La chartreuse du Château La Hitte, un bijou de l'architecture bordelaise


Avec ses frontons de temples grecs côté cour et côté jardin clos, cette maison est typique de l'architecture néo-classique de la fin du dix-huitième siècle français.


Dans le Sud-Ouest de la France, le terme « chartreuse », toujours usité, correspond à différents types de bâtiments : longue maison basse, maison de maître d'architecture particulière, ou petite maison isolée à la campagne. La chartreuse de La Hitte doit son nom à une forme particulière d'architecture très à la mode à la fin du XVIII° siècle chez les riches bordelais.

 

Pour passer les beaux jours à la campagne, on se faisait construire une maison de plain-pied orientée au nord-est pour ne pas avoir à souffrir de la chaleur estivale.Sur le plan initial il n'y avait pas les tours, seulement un corps de logis central. Elle fut bâtie en pierres de Vianne dont la carrière se trouve à quelques centaine de mètres de La Hitte sur l'autre rive de la rivière Baïse.

 


La pierre de Vianne est une belle pierre calcaire très dure à la limite du grès.

D'ailleurs cette pierre d'excellente qualité fut utilisée pour les quais et le Pont de Pierre de la ville de Bordeaux. 



Au XVIII° siècle le seigneur des lieux, Pierre Bartouilh de Taillac, veuf très jeune, se remaria avec une bordelaise Marie Anne Rocquié en 1765 et lui fit construire cette jolie maison à la mode, typique de cette époque. Sur le plan initial il n'y avait pas les tours, seulement un corps de logis central de plain-pied et sans étage.



Les siècles ont passé et le plan initial n'a pas bougé dans les pièces d'apparat. Côté cour, l'entrée monumentale avec ses sept portes à double-battant distribuant la maison donne sur le grand salon situé côté jardin clos. Ces deux pièces ainsi que le petit salon sont restées dans leurs proportions originales. Quasiment toutes les pièces ont gardé leur cheminée de marbre sculpté surmontée de gypseries. Outre les parquets certaines pièces sont dallées d'un damier en losanges de pierres de Vianne et de terre cuite. Au XIX° siècle les deux tours couvertes d’ardoises furent ajoutées selon la mode Lot-et-Garonnaise donnant  à la chartreuse un air de gentilhommière. Elles n’apparaissent pas encore sur le premier cadastre du Lot-et-Garonne de 1837. Ce petit bijou d'architecture néo-classique aux frontons si caractéristiques des chartreuses ne vous laissera pas indifférent.



Ce petit bijou d'architecture néo-classique aux frontons si caractéristiques des chartreuses ne vous laissera pas indifférent.

Ce style équilibré et symétrique vous invite au repos et à lâcher prise.